je l'ai vu moi aussi, et en tant que passionnée de l'Inde, je l'ai adorée !!! Je remets ici la critique que j'en ai faites sur un autre site :
TRAILER :
http://fr.youtube.com/watch?v=AIzbwV7on6Q
L'histoire conte le parcours de deux frères indiens et musulmans, Jamal et Salim, nés au coeur d'un bidonville à Bombay, et la façon dont ils vont survivre après la perte de leur mère survenue au cours d'affrontements religieux entre musulmans et Hindous (question plus que jamais d'actualité). Ils croisent la route de Latika, une petite orpheline qui devient leur "troisième mousquetaire". Le récit se fait elliptique et sous-formes de flash-backs rapportés par Jamal qui explique ainsi comment lui, le misérable "slumdog", a pu atteindre la question à 20 millions de roupies de l'émission "Qui veut gagner des Millions", et surtout pourquoi...
Ce film mêle à la perfection pure beauté esthétique (une palette chatoyante de couleurs très douces, vaporeuses, écrasées par un soleil omniprésent, au milieu desquelles se détachent en pointillés les enfants et femmes, en mouvement permanent, parés de vêtements aux tonalités éclatantes) et retranscription ultra-réaliste de la vie des plus pauvres dans la ville de Bombay. Et c'est sans doute de cela que traite essentiellement ce film au fond, bien plus que de l'histoire personnelle de Jamal qui, elle, permet à Boyle d'exposer Bombay, cette mégapole qui broie quotidiennement des millions de vies, cet espace qui exhale une énergie à la fois créatrice et destructrice comme on n'en voit nulle part ailleurs, un peu à l'image des deux facette de la déesse hindou, Durga la mère et Kalî la destructrice...
Je n'ai jamais ressenti de ma vie une telle explosion d'énergie, et de vie, sans doute parce que là-bas il n'y a rien à perdre, et tout à espérer... C'est une question de survie, alors autant vivre le présent avec intensité, ce constat offre de magnifiques scènes, survoltées, en particulier les courses poursuites entre les enfants et la police dans les bidonvilles où le montage clipesque, presque épileptique de Boyle accompagné par la musique de A.R Rahman (un compositeur indien mythique) intensifie encore cette tensionjusqu'à vous donner des frissons et les larmes aux yeux. Dans le même genre, j'ai aussi adoré un passage où ils vivent littéralement dans le train, en passagers clandestins, volant, vendant, jouant... au péril de leur vie souvent !
La violence est omniprésente et multiforme, et les enfants en sont les premières victimes mais aussi les premiers acteurs. Ce que j'apprécie c'est que Boyle ne se soit pas trop attardé à nous montrer certaines scènes assez insoutenables, le fait de ne pas voir n'enlève rien à l'intensité de l'horreur que l'on peut ressentir face à certaines situations. Pas besoin de voyeurisme pour comprendre l'exploitation des enfants ; la corruption relativement étendue, ntmt de la police; le grand banditisme... Il dénonce aussi le regard des occidentaux qui paient les enfants pour se faire guider au coeur de la "vraie Bombay", pas celle des touristes, sous prétexte de vouloir connaître le véritable peuple et qui sont choqués quand ce même enfant se fait tabasser sous leurs yeux par son "chef" parce que les roues de sa voiture ont été volées. A quoi s'attendaient-ils semblent leur dire le petit indien en s'exclamant "vous vouliez voir la véritable Bombay ?!"...
Malgré les revers de fortunes et la cruauté omniprésente l'espoir est toujours là. Le désir de vie se confronte constamment à la mort omniprésente, latente, qui plâne dans l'air de la ville. C'est fou de voir l'espoir formidable qu'ont tous les pauvres en Jamal, comment ils se réunissent par milliers avec l'espérance au coeur que pour l'un des leurs, tout peut changer et par là même que cela peut leur arriver aussi, qui sait de quoi est fait le destin ?!
Les acteurs sont touchants, justes. J'adore partiuclièrement Dev Patel qui incarne le héros, Jamal et Freida Pinto qui joue Latika. Les seconds rôles sont tous bien incarnés, que ce soit le frère de Jamal ; Mamane le truand ; le présentateur de Qui veut gagner des Millions, une vraie crapule ; ou le flic incarné par Irfan Khan qui mène l'interrogatoire de Jamal.
Slumdog Millionnaire est donc un film qui ouvre les yeux sur un monde autre que le nôtre, un monde où rôdent et se cotoient vie, mort, énergie, espoir, violence, innocence et perversion. Un monde excitant, attirant, dangereux. C'est un film à l'image de l'homme en fin de compte, une ode à la vie... avec une jolie histoire d'amour en prime !
Ne ratez pas la scène du générique de fin, géniale en tout point !!