Royal Trux

Bonjour, bonjour !
Envie de lancer un petit sujet, et éventuellement de recueillir certains avis/conseils auprès de ceux qui connaissent déjà le groupe,
Ia une raison potentielle de vous intéresser : il est souvent cité par the Kills entre le Velvet et PJ Harvey, rien que ça.



Les Royal Trux ont sévi à partir de 1985 et pendant toute la décennie des années 90, avec en date butoir le début des années 2000 où le groupe se sépare. Aux commandes, deux membres : Jennifer Herrema et Neil Hagerty, la fin du groupe étant par ailleurs liée à leur divorce.

L'héritage est celui d'une discographie un poil confuse, pas mal d'albums, certains assez courts dont plusieurs sont éponymes - pratique, n'est-ce pas.
Le son sent le Velvet autant que le punk et déraille dès que possible, vers d'autres horizons musicaux ou au sens propre. Certains leurs trouvent un cousinage avec Sonic Youth, c'est parfois loin d'être faux, autant qu'avec le rock-psyché ou le blues déglingué. Sans compter leur adoration pour les Stones.
Tout ceci semble particulièrement chaotique, mais nous sommes en réalité au coeur du sujet. C'est tout une histoire du rock que Royal Trux vient saloper, incapable de passer inaperçus ni sur leurs emprunts ni sur leur touches personnelles (touches au pluriel, cela ne va pas sans une certaine schizophrénie musicale ).



Armé de guitares dégénérées, de rythmiques cahotantes, de voix gouailleuses et d'une production encrassée, Royal Trux a le charme des perdants magnifiques qui, tant qu'ils resteront debout, ont pour seul mot d'ordre de se laisser guider par leur fièvres - qui sont justement des plus variées et des plus chaotiques. Un tel raisonnement pousse au meilleurs comme au pire ; on a justement les deux dans une même discographie.

Je n'en ai pas approché la moitié mais j'ai déjà pu me rendre comte de quelques abîmes, mais surtout de certains sommets. Et si le nom du groupe évoque des souvenirs à quelqu'un, je serai friand d'avis.
Je vous envoie chaudement vers les albums Accelerator, Pound for Pound ou Veteran of Disorder, qui réservent quelques perles.

Titres en vrac, Sunshine and Grease se remarque par sa surprenante rythmique chaloupée ; Yellow Kid trépigne comme un canard boiteux en forçant le refrain archi-faux ; Witch's tit fascine, collage traînant et mystérieux ; Call out to the Lion tout simplement brillante ; Liar, plongée pleine d'idéal, presque profession de foi fiévreuse sur fond de synthés qui surgissent sans prévenir. Et je viens d'élire The Banana Question en bonne place parmi mon top 10 des chansons à la bonne humeur contagieuse, forcenée, décapante. La voix se balade sur le bord du chemin pour ne rejoindre la mélodie que dans les criards et sautillants refrains.
Après l'écoute, n'oubliez pas de remettre vos oreilles dans le bon sens.

Pour jeter une oreille, la page du label Domino permet d'écouter un certain nombre de titres (mais vous connaissiez sûrement l'adresse).